Comment apprendre à un enfant à partager : accompagnement bienveillant étape par étape

21.07.2025
Deux jeunes enfants jouent ensemble avec des blocs de construction en bois, illustrant comment apprendre à un enfant à partager à travers le jeu.
Groupe d’enfants partageant de la pâte à modeler colorée lors d’un atelier créatif à l’école.
Deux petites filles échangent des légumes en bois en jouant sur un lit, dans une scène de partage et de jeu symbolique.

Comment apprendre à un enfant à partager : accompagnement bienveillant étape par étape

Comment apprendre à un enfant à partager ? Voilà une question que beaucoup de parents se posent — souvent au moment des premières disputes autour d’un jouet ou d’un gâteau. Pourtant, le partage n’est pas une compétence naturelle chez l’enfant : c’est une aptitude sociale complexe, qui s’apprend avec le temps, l’expérience… et beaucoup de patience.

Dans cet article, découvrez comment accompagner votre enfant sans pression ni culpabilité, avec des outils concrets et bienveillants adaptés à chaque étape de son développement.

À quel âge un enfant peut-il apprendre à partager ?

Avant 3 ans, l’enfant est dans une phase dite « égocentrique », selon le psychologue Jean Piaget. Il voit le monde à travers ses propres besoins, sans encore se représenter ceux des autres. Cela signifie qu’il peut prêter un jouet… puis le réclamer aussitôt, ou refuser catégoriquement qu’un autre enfant y touche. C’est parfaitement normal.

Entre 3 et 4 ans, les enfants commencent à :

  • jouer avec les autres (et non plus juste « à côté »)

  • comprendre que chacun a des envies différentes

  • faire les premiers compromis dans le jeu

Il faut souvent attendre 5 à 6 ans pour voir des comportements de partage durables et spontanés : tours de rôle, échanges, propositions. Et encore, cela dépend du tempérament et du contexte émotionnel de l’enfant.

Pour aller plus loin : Développement de l’enfant 0–6 ans – Naître et grandir

Pourquoi apprendre à un enfant à partager est un processus complexe ?

Partager, ce n’est pas juste « donner quelque chose à quelqu’un ». Pour un enfant, c’est :

  • renoncer temporairement à un objet auquel il tient

  • tolérer la frustration

  • faire confiance à l’autre pour le lui rendre

  • se mettre à la place d’autrui (début d’empathie)

  • et tout ça… sans garantie que ce soit agréable !

C’est pourquoi il est inutile — voire contre-productif — de forcer un enfant à prêter. Cela risque d’induire un sentiment d’injustice ou de perte, et de le braquer davantage.

Pourquoi certains enfants refusent de partager ?

Le jouet peut représenter bien plus qu’un simple objet pour un enfant. Il peut être :

  • un objet d’attachement ou de réassurance (surtout chez les tout-petits)

  • un moyen d’exister dans le groupe : « c’est à moi ! »

  • une tentative de garder le contrôle sur son environnement

  • un symbole de valeur affective (« papa me l’a offert, c’est précieux »)

Un enfant peut donc refuser de partager pour de bonnes raisons. Cela ne fait pas de lui un enfant égoïste ou mal élevé. Cela montre simplement qu’il a encore besoin d’apprendre à réguler ses émotions et à construire la confiance en soi et en l’autre.

Comment apprendre à un enfant à partager : 7 stratégies bienveillantes

1. Modéliser le partage au quotidien pour apprendre à un enfant à partager

Les enfants apprennent par mimétisme. Si vous partagez vous-même de façon fluide (« on partage la dernière part », « tiens, je te prête mon stylo »), vous montrez que le partage peut être naturel et agréable, sans que cela vous enlève quoi que ce soit.

L’idée n’est pas de moraliser, mais de créer des occasions d’imitation.

2. Mettre des mots sur ses émotions pour l’aider à partager

Quand votre enfant refuse de prêter un jouet, au lieu de lui dire « sois gentil, partage », vous pouvez dire :

« Je vois que tu tiens beaucoup à ce jouet. Tu n’as pas envie de le prêter, et c’est OK. »

Cela l’aide à identifier ses émotions (attachement, peur de perdre, jalousie), ce qui est la première étape vers la gestion émotionnelle… et donc, le partage futur.

3. Préparer un panier spécial pour encourager le partage

Avant une visite ou une sortie, proposez à votre enfant de choisir 1 ou 2 jouets qu’il ne souhaite pas prêter. Ceux-ci seront mis de côté, tandis que les autres pourront être partagés. Cette méthode lui permet de garder le contrôle sur ce qui est précieux, tout en l’ouvrant progressivement à la mise en commun.

4. Utiliser un minuteur pour apprendre à attendre son tour

À partir de 3 ans, vous pouvez introduire la notion de temps partagé :

« Tu joues avec la voiture pendant 5 minutes, puis ce sera au tour de Lina. »

Un sablier visuel, une minuterie de cuisine ou une application dédiée peut aider l’enfant à visualiser le temps qui passe, et à se sentir rassuré sur la restitution du jouet.

5. Proposer des jeux coopératifs pour développer le sens du partage

Le partage est plus facile quand il ne s’agit pas de posséder mais de jouer ensemble. Privilégiez :

  • les puzzles à faire à deux

  • les jeux de construction collectifs

  • les activités de cuisine

  • les jeux de société coopératifs dès 4 ans

À découvrir sur Today Is Sunday : Nos jeux éducatifs et coopératifs

6. Valoriser la relation plutôt que le geste de partage

Dire « C’est bien, tu as partagé » revient parfois à conditionner l’amour à l’acte. Préférez des formulations centrées sur le vécu :

« Tu as prêté ta voiture, et vous avez beaucoup ri ensemble. »
« Vous avez trouvé une solution pour jouer à deux, c’est super ! »

Cela montre à votre enfant que le plaisir relationnel prime sur la possession.

7. Accompagner les conflits pour apprendre à partager dans le respect

Les disputes sont inévitables. Elles ne signifient pas que votre enfant « ne sait pas partager », mais qu’il apprend à négocier, affirmer ses limites et composer avec l’autre.

Plutôt que de dire « donne-lui maintenant », aidez les enfants à dialoguer :

« Vous voulez tous les deux ce jouet. Comment peut-on s’organiser ? »
« Tu peux lui proposer une alternative pendant qu’il attend ? »

Ressource utile : La colère chez l’enfant – Ameli Santé

Comment apprendre à un enfant à partager avec ses frères, à l’école ou au parc ?

Le partage peut être plus ou moins difficile selon le contexte :

  • Avec les frères et sœurs : il y a souvent des enjeux de territoire et de jalousie. Instaurer des espaces individuels (jouets personnels non partagés) et des temps de jeux collectifs aide à équilibrer.

  • À l’école ou à la crèche : l’enfant entre dans une logique de groupe. Le modèle coopératif de l’adulte, les règles communes et les outils visuels sont précieux.

  • Au parc ou chez les amis : ce sont souvent des contextes émotionnellement chargés. Anticiper avec des phrases comme « Il y aura plein de jouets, mais chacun en aura un à la fois » peut aider.

Faut-il forcer un enfant à partager ? Ce qu’en disent les experts

Non. Obliger un enfant à partager, c’est souvent :

  • lui imposer une renonciation sans consentement

  • créer un sentiment d’injustice (« l’autre gagne toujours »)

  • le pousser à se fermer émotionnellement

En revanche, vous pouvez :

  • proposer des alternatives

  • l’aider à verbaliser

  • lui donner des repères temporels

  • et lui faire confiance dans sa progression

En résumé

Apprendre à partager est une compétence qui se construit sur plusieurs années, avec de nombreux essais, erreurs et ajustements. En tant que parent, votre rôle est de modéliser, sécuriser, et guider votre enfant, sans le juger ni le forcer.

Accompagner avec bienveillance, proposer des outils concrets et respecter son rythme : c’est le meilleur chemin vers un partage durable, sincère et autonome.

FAQ : apprendre à un enfant à partager, en pratique

  • Vers 3–4 ans, les enfants commencent à comprendre l’intérêt du partage, mais il faut attendre 5–6 ans pour voir un partage spontané, régulier et durable.

  • Ce n’est pas inquiétant. L’enfant a peut-être besoin de se sentir plus sécurisé émotionnellement. Continuez à modéliser et à dialoguer sans forcer.

  • Proposez un tour de rôle avec un minuteur, une alternative équivalente ou laissez-les négocier avec votre aide bienveillante.

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